Depuis le 1er septembre, le géant russe Gazprom a cessé ses livraisons de gaz en France. Côté électricité, douze réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. Or, une pénurie de gaz ou d’électricité pourrait entraver la production de médicaments et l’accès aux traitements des patients d’après le Leem, l'organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France.

Depuis quelques mois déjà, une pénurie de médicaments se fait sentir dans les pharmacies françaises. Au mois d’août, 12,5 % des références de médicaments étaient en rupture d’approvisionnement contre 6,5 % en janvier dernier. D’après l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les produits les plus exposés sont d’intérêt thérapeutique majeur, à savoir ceux qui agissent sur le système nerveux, les anti-infectieux et les anticancéreux.

Selon les experts, cette pénurie serait due à des difficultés d’approvisionnement en matières premières. La guerre en Ukraine et son impact sur la hausse des prix de l’énergie et des transports est également pointée du doigt.

Sachant que l'Afrique importe une grande partie de ses besoins en médicaments, matière première et articles de conditionnement de l'Europe, cela met le continent  dans une situation particulière.

Aussi, les pharmas africaines se retrouveront dans la même situation que leurs homologues européennes, puisque l'augmentation du prix de la matière première et des articles de conditionnement suite à la pénurie va sévèrement grignoter leur marge sur la vente de leurs médicaments.

Face à cela, il serait temps de penser à développer la production locale de médicaments afin que l’Afrique soit plus autonome au plan sanitaire.

YESSOH Danielle