Portrait

Dr FOFANA MAMERY, 1er pharmacien Manager d’établissement hospitalier public.

1-    Veuillez vous présenter svp.

Je suis docteur FOFANA MAMERY, pharmacien spécialisé en biologie clinique. J’ai dernièrement obtenu un diplôme en management et communication des organisations. Je suis marié et père de plusieurs enfants.

 

2-    Pharmacien, est-ce un rêve que vous avez toujours eu ?

Ma passion pour le monde de la santé date de la classe de Terminale quand un de nos enseignants nous a parlé de la médecine. J’ai d’abord voulu être médecin après le baccalauréat ; c’est un rêve auquel je tenais particulièrement. Cependant, après le tronc commun, je me suis retrouvé en pharmacie. J’ai fait tout ce qui était possible pour pouvoir être réorienté en médecine mais les choses sont restées intactes. Aujourd’hui je me rends compte que la pharmacie est le meilleur choix que j’aurais pu faire.

 

3-    Pendant votre formation sur la faculté de pharmacie, vous étiez membre du SYNESS (Syndicat des étudiants en sciences de la santé). Qu’est-ce qui vous a motivé à adhérer à un syndicat ?

Depuis mon jeune âge, j’ai toujours aimé lutter pour les autres. Une fois au tronc commun, j’ai voulu intégrer la FESCI (fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), mais après avoir vu la complexité des études que j’entamais, je suis resté à l’écart. J’ai découvert le SYNESS sur la faculté de pharmacie, je l’ai intégré et je m’y suis senti comme en famille. Je suis resté constant dans ce militantisme jusqu'à ce que je termine mes études.

 

4-    Qu’est-ce que votre adhésion à ce syndicat vous a apporté dans votre formation ?

J’ai l’habitude de dire à tout le monde que je dois beaucoup au SYNESS. Parce que j’ai compris que les formations académiques sont pour tous mais le plus important reste la vie sociale et active. Je l’ai appris grâce au syndicat et cela a contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui.

 

5-   Plusieurs années plus tard, vous êtes devenu interne des hôpitaux. Pourquoi ce choix ?

Ce choix a été un pur hasard. J’ai eu la chance de gérer une pharmacie étant étudiant alors je pensais que j’avais atteint ainsi mes objectifs de vie, qu’il me suffisait juste de me construire une carrière dans le domaine. J’avais formé mon équipe à tout faire donc je n’avais plus de tâches pratiques à faire en officine à part prodiguer quelques conseils. C’est donc ainsi que je passais mes temps libres sur internet et un jour je suis tombé sur l’appel à candidature pour le concours d’internat ; je décide donc de devenir interne. Je me remets alors à étudier. Cela a duré 3 mois durant lesquels je suis resté constant dans la bosse. J’ai été retenu dès la première tentative.

 

 

6-   Aujourd’hui, vous avez été nommé directeur d’hôpital, le premier pharmacien à l’être, comment cela s’est fait ? Quelle est l’histoire derrière cette nomination ?

Même étant interne, j’ai continué le militantisme. J’ai été secrétaire à l’organisation adjoint de l’AIHCI (Association des Internes des Hôpitaux de Côte d’Ivoire), puis secrétaire général, ensuite vice-président et enfin président des internes à ma dernière année. Là j’ai eu la chance de côtoyer beaucoup de jeunes au niveau de l’administration et j’ai été séduit par cela. C’est ainsi que je me suis inscrit au CAMPC (Centre Africain de Management et de Perfectionnement des Cadres) où j’ai fait un diplôme en management et administration des organisations. Je me suis dit qu’il ne fallait pas s’arrêter là ; je suis donc allé rencontrer les dirigeants et ils m’ont fait confiance. Il n’y a pas vraiment eu d’hésitation car ils ont été séduits par mon CV, vu que j’ai eu une bonne expérience professionnelle. J’ai eu la chance dès mon jeune âge de gérer des structures ; c’est ce qui a joué en ma faveur

 

7-    Quelles sont les opportunités que vous offre cette nouvelle nomination ?

J’aime lutter pour les autres donc je me dis qu’ayant l’opportunité de diriger une structure hospitalière, on fera l’effort de réduire les maux qui minent l’hôpital pour le bien-être de notre population. C’est ce qui nous tient à cœur. Je pense que si j’ai réussi ça, j’aurai réussi beaucoup de choses.

 

8-    Y a-t-il des difficultés pour les pharmaciens d’avoir accès à des fonctions de gestionnaire de structures sanitaires publiques ?

Normalement il ne devrait pas en avoir parce que de par notre formation, nous sommes gestionnaires d’officine. Je me demande plutôt si les pharmaciens s’intéressent à ce genre de postes. C’est la question qui reste posée. Sinon, normalement, nous avons plus d’aptitude que d’autres agents de santé.

 

9-    Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes qui veulent suivre votre parcours ?

Je voudrais leur dire qu’il est vrai que les études à notre niveau sont contraignantes mais elles ne nous prennent pas tout le temps. S’ils ont la possibilité de faire autre chose en parallèle qui peut leur apporter un plus, qu’ils le fassent. Et s’ils le font, qu’ils le fassent savoir aux dirigeants.

Danielle YESSOH


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