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LA SANTÉ SEXUELLE DE L’HOMME : QUAND RIEN NE VA PLUS

Dans le cadre de la journée internationale de l'homme, nous nous sommes interrogés sur les dysfonctions sexuelles de l'homme.
Les causes de ces dysfonctions sexuelles sont multiples, mais toutes ont une composante psychologique. L'âge et 
Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) sont des facteurs de risques majeurs, mais des maladies chroniques, une mauvaise hygiène de vie ou encore des causes iatrogéniques doivent également être recherchées.

Découvrez les réponses aux 10 questions fréquentes sur l’HBP

1/ À quoi sert la prostate ?

La prostate et les vésicules séminales produisent le liquide séminal qui est une composante du sperme. Celui-ci est aussi constitué des spermatozoïdes produits par les testicules.

Au moment de l’éjaculation, le liquide séminal se mélange avec les spermatozoïdes.

La prostate a la forme et la taille d’une châtaigne, et pèse 20 à 25 grammes. Elle est directement accessible à l’examen clinique par le toucher rectal.

 

2/ Existe-t-il des facteurs de risque de l’HBP ?

L’âge est le facteur de risque connu, l’avancée en âge étant corrélée au risque du développement d’une HBP chez l’homme.

 

3/ Quels sont les symptômes du bas appareil urinaire qui peuvent être liés à une HBP ?

Il s’agit des symptômes de la phase de remplissage vésical (pollakiurie, urgenturie, impériosité mictionnelle) et de la phase de vidange vésicale (dysurie, diminution du jet urinaire, gouttes retardataires).

L’incontinence urinaire par urgenturie (IUU) a un impact important sur la fonction sexuelle. Elle peut provoquer des pertes d’urine durant l’acte sexuel ou pendant la nuit, être à l’origine d’une diminution de l’estime de soi (peur des odeurs, peur de mouiller le lit) et altérer négativement l’activité sexuelle.

 

4/ Quel est le bilan initial d’une HBP ?

Le bilan initial repose principalement sur :

– l’interrogatoire avec réalisation d’un score symptomatique des troubles fonctionnels urinaires IPSS (International Prostatic Symptom Score) qui mesure leur sévérité et la gêne qu’ils occasionnent (retentissement sur la qualité de vie) ;

– l’évaluation de la fonction sexuelle par un questionnaire ;

– l’examen physique comprenant un toucher rectal ;

– l’examen d’urine par bandelette urinaire ou examen cytobactériologique ;

– le catalogue (ou calendrier) mictionnel qui est recommandé si les symptômes de la phase de remplissage sont prédominants ;

– la débitmétrie et la mesure du résidu post-mictionnel font également partie du bilan de première intention lors d’une consultation urologique.

Les autres examens sont optionnels :

– le dosage du PSA, optionnel lors du bilan initial, mais recommandé avant traitement chirurgical ;

– l’échographie de l’appareil urinaire, optionnelle dans le bilan initial et recommandée en préopératoire de l’HBP ;

– le dosage de la créatinine est optionnel dans le bilan initial (en sachant que la plupart des insuffisances rénales associées à une HBP ne sont pas d’origine obstructive), mais recommandé en préopératoire.

Bilan à répéter si besoin selon l’évolution des SBAU et non systématiquement.

 

5/ Quels sont les diagnostics différentiels de l’HBP ?

En présence d’une obstruction sous-vésicale (OSV) avérée et d’une augmentation marquée du volume de la prostate, il est cohérent de relier des SBAU à une HBP. En dehors de cette situation, d’autres causes doivent être évoquées :

– neurologiques par hypertonie sphinctérienne lors de la miction (dys-synergie vésico-sphinctérienne) ;

– prostatiques autres que l’HBP (maladie du col vésical, prostatite aiguë, cancer avancé ) ;

– urétrales (sténoses, traumatisme).

La rétention vésicale aiguë ou chronique peut être la conséquence soit d’une OSV, soit d’une hypoactivité vésicale.

Cette hypoactivité peut être d’origine neurologique, iatrogène, ou secondaire à une distension vésicale aiguë classiquement appelée « vessie claquée ». Le vieillissement vésical est aussi considéré comme responsable d’hypoactivité vésicale chez l’homme âgé.

 

6/ Est-ce que le dosage du PSA a un intérêt dans le diagnostic de l’HBP ?

Le dosage du PSA est jugé optionnel lors du bilan initial, mais est recommandé avant traitement chirurgical car il pourrait conduire à une modification de la stratégie thérapeutique.

Il est réalisé dans le cadre du diagnostic précoce du cancer de la prostate chez un patient informé des conséquences éventuelles et correspondant à la tranche d’âge ciblée (50 à 75 ans).

 

7/ Existe-t-il un lien entre HBP et cancer prostatique ?

Le cancer de la prostate ne doit pas être confondu avec l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), appelée également « adénome prostatique ». L’HBP peu grave est extrêmement fréquente chez les hommes de plus de cinquante ans ; elle entraîne des troubles de la fonction urinaire. L’adénome prostatique n’est pas une tumeur maligne et ne dégénère pas en cancer. En revanche, les deux maladies peuvent coexister chez un même patient.

 

8/ Quel est l’impact de la l’HBP sur la sexualité ?

Les SBAU et l’HBP sont aujourd’hui parmi les pathologies chroniques les plus fréquentes et les plus perturbantes pour la sexualité. Chez les hommes affectés de troubles mictionnels liés à l’HBP, il existe quatre fois plus de risques de dysfonction sexuelle, érectile ou orgasmique.

C’est une grande partie du périmètre de vie chez l’homme qui va peu à peu se rétrécir, entraînant une diminution perceptible de sa qualité de vie, de sa vie sexuelle, relationnelle et psychologique, ainsi que des perturbations de l’humeur pouvant déboucher sur des troubles anxieux ou dépressifs.

 

9/ Quel est l’impact des traitements médicamenteux de l’HBP sur l’activité sexuelle ?

Les médicaments des SBAU de l’HBP peuvent également altérer l’érection, l’éjaculation et la libido. Ils ont des impacts différents sur la sexualité, certains affectent négativement l’érection et/ou l’éjaculation et d’autres affectent même la libido.

À noter qu’aucun effet indésirable sexuel n’a été rapporté dans les dernières méta-analyses Cochrane évaluant les médicaments avec des extraits de plantes.

Une meilleure connaissance des effets indésirables de chaque médicament doit aider à mieux orienter les médecins dans leur prescription et les pharmaciens dans leurs conseils lors de la délivrance des traitements médicamenteux de l’HBP.

 

10/ Quels conseils d’hygiène de vie doivent être donnés aux patients ?

L’HBP peut faire l’objet d’une simple surveillance si la gêne ressentie est supportable, quelques conseils d’hygiène de vie peuvent aider :

- Réduire les boissons après 18 heures,

- Réduire les apports protéiques, viande rouge, graisse, produits laitiers,

- Diminuer la consommation de caféine et d’alcool,

- Traiter la constipation,

- Pratiquer une activité physique régulière.

 

LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN


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